Pierre Chemete, Journaliste camerounais à Beijing
Les résolutions de ces assises, 20e du genre depuis sa création en 1921, renvoient, dans leur ensemble, des messages d’espoir et d’assurances au partenaire africain de la Chine, pour de nouvelles perspectives.
Le XXe congrès du Parti communiste chinois a donc vécu. Ce rendez-vous politique qui intervient tous les 05 ans, en République populaire de Chine, et qui s’est tenu du 16 au 22 octobre 2022 au Grand Palais du Peuple à Beijing, avec le lendemain dimanche 23 octobre, la réunion à huis-clos du comité central du PCC, de laquelle a émergé le comité permanent du bureau politique du comité central du PCC, fort de sept membres, engagé pour un mandat quinquennal.
Le président Xi Jinping a été, dans la foulée, plébiscité Secrétaire Général, faisant de lui, en vertu des statuts du Parti centenaire, le Président de la République populaire de Chine pour les cinq prochaines années. Cette règle épousant le socialisme à la chinoise avec un ancrage sur le marxisme, n’a pas changé depuis le président Mao Xedong, père de la Chine indépendante en 1949.
Cette réélection signifie clairement que le peuple chinois a opté pour la continuité dans un contexte international, de plus interceptai, avec des bouleversements qui n’augurent rien de bon pour l’humanité. C’est un signe qui prouve aussi que le peuple chinois est attentif à l’évolution du temps, intègre les aspirations du moment, pour construire son devenir, de manière souveraine, selon son propre paradigme. En tant que journaliste africain, nous avons assisté aux travaux du 20e congrès national du PCC, avec une attention particulière. Nous en avons rendu compte, mais surtout, nous en avons tiré des leçons. Du reste, les résolutions prises au terme du congrès revêtent un double enjeu, pour le peuple chinois et pour le reste du monde. Les actions de la Chine, disons-le tout net, de par sa position de deuxièmes puissance mondiale, impactent inéluctablement le reste de l’Humanité.
De ce point de vue, on comprend d’ailleurs pourquoi, durant ce rendez-vous politique d’importance, les feux de projecteurs étaient braqués sur elle, avec une présence de 2500 journalistes chinois et étrangers, venus rendre compte de cette actualité majeure de l’année 2022 ayant mis en scène quelques 2300 délégués venus des 38 circonscriptions électorales chinoises. Ceci malgré le contexte du covid-19 qui sévit. Des mesures efficaces prises ont permis d’assurer une couverture médiatique, le déroulement des activités sans cas positif parmi les journalistes et les délégués ; les journalistes étaient regroupés dans deux grands hôtels de Beijing. Ainsi donc, la grande question est de savoir quelles sont les principales implications de ces assises pour le continent africain. Autrement dit, quelles leçons pour l’Afrique ? Examinons quelques points saillants des résolutions prises!
Le renforcement et diversification du partenariat
L’une des leçons pour les pays en voie de développement en général et l’Afrique en particulier est que la Chine confirme d’en faire une priorité stratégique dans le déploiement de sa politique internationale, notamment dans tous les domaines possibles. Une priorité qui ne renvoie nullement à l’exploitation de ses riches ressources minières par la Chine. Loin de là, il ne s’agira pas de relations de dupes au cours de cinq prochaines années entre l’Afrique et la Chine. Dans le 19e rapport du comité central, adopté par le 20e congrès, lequel fait désormais office de feuille de route, pour son mandat, Xi Jinping, a plutôt mis en exergue la nécessité d’entretenir des relations saines avec le continent africain, le tout dans la nouvelle ère, avec un ancrage sur le respect mutuel, le principe d’égalité entre les deux parties.
Rappelons à cet égard que l’Empire du milieu a noué et entretient des relations diplomatiques avec 53 pays africains sur 54. Pour un ensemble de 181 pays dans le monde avec lesquels des relations diplomatiques sont liées. La profondeur des relations avec l’Afrique, la diversité de partenariat ainsi que leur caractère de win win pour les deux parties ont été soulignés lors du congrès. Dans sa volonté de construire une communauté de destin, le pays de Mao Xedong met un accent sur les valeurs telles que la justice, la liberté, l’inclusion, le multilatéralisme, l’égalité. Pour les pays africains, cela est un message qui peut être capté comme un soutien dans leur volonté d’affirmation, de marche vers le développement, c’est à dire qu’ils peuvent compter sur le partenaire chinois dans leurs options de développement. Sur un autre plan l’hégémonisme semble de plus en plus gagner le monde, la logique des sanctions, la politique de deux poids deux mesures ne sont pas en reste. Il s’agit de véritables épées de Damoclès pour les pays africains, qui en sont les principales victimes.
La Chine, en plus de les dénoncer, plaide pour l’avènement d’un ordre international, humain, juste, équitable.
Densification du soutien et d’aide à l’Afrique
Certains analystes affirment qu’on ne se développe pas avec de l’aide. Si cette perception est en partie vraie, il reste tout aussi prouvé que l’aide utilisée à bon escient aide à se développer. La Chine a réaffirmé son option de densifier son soutien et son aide aux pays en voie de développement, en l’occurrence à l’Afrique dans leurs efforts de développement. Dans l’embarquement de son nouveau centenaire.
Le premier centenaire du PCC a été célébré en 2021. La République populaire de Chine entend, tout en défendant ses intérêts, partager la cause de ses pays africains. L’ouverture prônée sera avantageuse à bien des égards profitable à l’Afrique. Notons que les relations sino-africaines ont connu une nouvelle impulsion depuis 2000, avec l’établissement du Forum de coopération Chine-Afrique (FOCAC). Les chiffres de partenariat se sont constamment améliorés pour l’intérêt des deux parties. A titre d’exemple, le commerce bilatéral entre la Chine et l’Afrique a atteint un niveau de 254,2 milliards de dollars en 2021. Les exportations de l’Afrique vers la Chine sont donc en hausse depuis 2002. En 2021, le volume total de ces exportations africaines vers la Chine a atteint 105,9 milliards.
Climat, soutenir l’adaptation des pays africaines
Vivre en harmonie avec la nature. C’est un défi pour un pays comme la Chine, qui ambitionne mettre l’innovation au centre de son développement. Mais un défi qui ne pourrait pas être irréalisable. En tout cas, en matière de protection de l’environnement, un soulagement est ressenti. D’autant que, le congrès a consacré une grande part à cette thématique.
Les conclusions adoptées sont claires, sans apprêt et montrent que la Chine prend l’engagement de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Mais surtout, d’aider les pays africains, qui sont moins pollueurs à hauteur de 4% seulement mais grandes victimes collatérales du phénomène du changement climatique avec des dégâts visibles (inondations, sécheresses, réchauffement planétaire, faibles rendements agricoles, etc.). La Chine affirme donc, par le biais de ce congrès, sa volonté d’aider les pays africains et les pays les moins développés, à améliorer leurs capacités de réaction face au climat afin de réduire les impacts négatifs du changement climatique, dont ils sont victimes.
