Pierre Chemete – Journaliste camerounais
Cette fin du mois de novembre (25) de l’an 2022 marque la fin du stage de formation initié dans le cadre du programme China International Press Communication Center (CIPCC, édition 2022) de l’Association de la diplomatie publique de la Chine (CPDA) avec, à la clé la remise, dans la sobriété, de diplômes en Diplomatie publique chinoise aux stagiaires réunis à Beijing. Après six mois de stage donc, cette offre de formation, qui a réuni près de 100 journalistes venus d’Afrique, d’Asie pacifique et d’Amérique latine, a été très riche en enseignements théoriques et pratiques pour l’ensemble des participants, qui ont tous témoigné que ce fut une belle opportunité, une occasion idoine et unique qui leur a permis d’étudier, de comprendre la véritable et authentique Chine, aujourd’hui deuxième puissance mondiale, dans ses facettes essentielles à savoir la politique, l’économie, la culture, la diplomatie, la société. Une belle, riche et enrichissante et importance expérience en somme, couronnant une fin heureuse. Comme qui dirait tout est bien qui finit bien. Et je saisis cette tribune pour témoigner toute ma profonde gratitude au gouvernement de la République populaire de Chine qui a rendu possible, en présentiel, cette offre de formation cette année, après deux années de temps-mort, en tout cas en présentiel- pour cause de la pandémie du covid 19. Nos remerciements vont également à l’endroit des responsables de CIPCC, avec en tête son directeur Yu Lei, notamment pour l’encadrement, la disponibilité et l’orientations nécessaires qu’ils nous ont procurés; à l’endroit des enseignants de l’université de Renmin, qui se sont montrés disponibles pour nous distiller les multiples connaissances. Merci aussi aux autorités provinciales, communales ainsi qu’aux responsables des entreprises que nous avons pu visiter pendant notre stage semestriel. A leur niveau, chacun en ce qui le concerne, ils nous ont ouvert les portes de leurs villes, de leurs entreprises, leurs centre culturels, touristiques ; ce qui nous a permis de se frotter à plusieurs réalités également édifiantes. De cette belle aventure chinoise, nous tirons donc de riches expériences, avec désormais un nouveau regard jeté sur la Chine, une perception positive et nettement différente de celle que nous avions avant notre formation. Que ce soit au nord, au sud, à l’est ou au sud, la République populaire de Chine est un peuple ouvert, aimant, chaleureux, accueillant que la plupart des stagiaires ont découvert, ce qui a favorisé leur apprentissage. Après avoir visité la province du Fujian, un camarade-collègue journaliste du Sénégal, Oumar Ndiaye, s’est laissé impressionner en me confiant que «la Chine urbaine est bien mais la Chine rurale est meilleure ». Il préfère vivre en zone rurale de la Chine. En réalité, il appréciait alors la zone écologique développée dans les municipalités de Guangze, Nangping, Wuyishan en province du Fujian. En Chine, ruralité ne rime forcément avec pas avec manque de modernité et pauvreté.
Au-delà, c’est aussi ce beau paysage naturel bordé d’îles, de montagnes, avec des constructions féériques qui donnent aussi un aspect freerique à cette province.
Cela dit, l’édition 2022 de la formation se tenait dans deux contextes particuliers: le premier est lié à la tenue du XXe Congrès national du Parti communiste chinois (PCC). A cet effet, nous avons reçu l’accréditation pour en assurer la couverture médiatique, comme les 2500 journalistes nationaux et étrangers. C’est un évènement politique d’importance particulière pour le pays comme la Chine, qui s’est doté, à cette occasion, d’une nouvelle feuille de route, d’un nouveau plan stratégique de son développement pour les cinq prochaines années. Avec, à bord de la barque comme noyau central, Xi Jinping, réélu secrétaire général du comité central du parti historique. Aujourd’hui, libre-court est donné à la mise en application des grands axes de ces assises qui ont connu la participation de 2300 délégués élus dans 38 circonscriptions politiques chinoises. L’organisation et le fonctionnement politiques chinois sont atypiques et constituent un boulevard d’écoles à ciel ouvert pour l’humanité. Le Parti communiste chinois compte 96 millions de militants, soit le plus grand parti politique au monde en termes du nombre de militants. La discipline est une règle d’or non négociable au sein de cette formation politique. Ici règne la démocratie socialiste, axée sur le marxisme, et qui est au demeurant originale et efficace. Ici, c’est presque impossible de trouver de générations de militants spontanés. L’accès à un poste politique ouvert et obéit à des critères objectifs et pertinents bien connus : état de services avérés, expérience, maîtrise de l’idéologie du parti… Ces garde-fous permettent aux élus de se dévouer profondément à la cause du peuple devant lequel ils sont comptables. Ces élus jouissent d’une légitimité et même d’une popularité intangible. Ce qui leur donne un avantage comparatif de regarder de plus près les problèmes et préoccupations des populations à la base et d’y trouver des solutions les plus rapidement possible. En clair, un élu socialiste chinois est véritablement et profondément dévoué à la cause du peuple.
A Guangze, dans la province du Fujian, située dans le sud-est du pays, le partage d’expériences d’un délégué originaire de cette province et ayant participé au 20e congrès du PCC, est édifiant à cet égard. Propriétaire majoritaire d’une des plus grandes fermes de la Chine (60% des populations locales travaillent dans cette entreprise avec des rémunérations alléchantes), cet homme politique chinois est dévoué à servir sa population, sa localité, sa province, son pays. C’est un bel exemple de l’adage selon un serviteur public doit servir le peuple et non se servir. Cela s’inscrit en droite ligne de la devise du Parti qui à servir le peuple. « Nous devrons garder fermement à l’esprit que l’Etat, c’est le peuple ; et le peuple c’est l’Etat », a relevé le président Xi Jinping dans son discours de cloture du congrès le 22 octobre 2022, insistant sur le fait qu’après cent ans de lutte depuis sa naissance, le PCC est prêt à passer son nouvel examen, ancré sur l’approfondissement du modèle socialiste marxiste aux caractéristiques chinoises. Et jusqu’à date, ce modèle a fait ses preuves en terme de la dynamique de développement ; il est efficace et permet d’impliquer véritablement les populations à la gestion de la cité. Cela se voit par les politiques implémentées. Aujourd’hui, les progrès réalisés par la Chine, dans tous les domaines attestent cette affirmation : le développement est globalement équilibré entre les provinces, les départements, les communes. Un citoyen chinois qui vit à Yantai dans la province de Shandong n’a rien à envier à son compatriote vivant à Beijing. Il a les mêmes commodités modernes lui permettant de vivre dans une aisance acceptable. Selon les chiffres officiels, le niveau de vie des Chinois s’est nettement amélioré, avec 100 millions de personnes qui sont sorties de l’extrême pauvreté ces dix dernières années grâce à une politique de suivi rigoureux dans les villages. Le 25 février 2021, la Chine a mis un terme à l’extrême pauvreté parmi sa population. En 2022, l’espérance de vie des Chinois est désormais de 78,2%. C’est un exploit qui revient, in fine, à l’implémentation des bonnes options publiques prises ces dernières années. Avec en bonne place, la lutte contre la corruption, la gestion de la gouvernance sociale, le partage équitable des ressources.
A titre d’exemple, ces dix dernières années, la Commission centrale de discipline du PCC a identifié 4,6 cas de corruption, ce qui a permis de sanctionner plus de 200 000 agents publics coupables à tous les niveaux. Le nouveau cap de développement est fixé et, engagé dans une lutte de « l’auto révolution la plus radicale », le président Xi Jinping a averti les agents publics indélicats et véreux en ces termes : « Nous adopterons la tolérance zéro à l’égard de la corruption et de ses auteurs, en jugulant de manière plus ferme les nouveaux cas et en réduisant de manière plus efficace le nombre de cas non résolus… Nous approfondirons la lutte anticorruption dans les secteurs où le pouvoir est réuni, les investissements sont importants et les ressources sont abondantes ; puniront résolument les « mouches » (les petits fonctionnaires corrompus qui se trouvent parmi les masses populaires) ; et sanctionnerons feremement la famille (conjoint, enfants et leur conjoint) et l’entourage proche des cadres dirigeants qui exercent un trafic d’influence», tout en prévenant « d’approfondir la coopération internationale en la matière, en créant un mécanisme intégré permettant d’empêcher la fuite des éléments corrompus, de réclamer l’extradition des coupables réfugiés à l’étranger et de récupérer leurs biens mal acquis ». A bon entendeur salut ! Sur un autre plan, le développement protéiforme de la Chine profite non seulement à sa population, estimée à 1,4 milliards, mais aussi à ses partenaires répartis dans le monde. L’Empire du milieu entretient des relations diplomatiques avec 181 pays dans le monde. Dans le commerce mondial, la deuxième économie mondiale pèse à hauteur de 11%. Soit le deuxième importateur mondial. Ce statut profite à toute l’humanité. En étant premier partenaire commercial de l’Afrique depuis 2009, la Chine contribue à la sécurité alimentaire, vestimentaire, l’amélioration technologique du continent et au-delà. En somme, la politique d’ouverture, d’inclusion de ce géant qui est attaché au partenariat d’égal à égal est la clé de l’avenir pour une communauté de destin.